Rififi et magouilles au « Grenelle de la chasse »
Le monde
de la chasse s’apprête à valider demain les conclusions d’une table
ronde qui n’a pas même abouti. À son profit bien sûr, et après avoir
tenté de faire chanter un organisme financier dans des conditions peu
élégantes. L’ASPAS dénonce un débat truqué, au sein duquel la
protection de la nature n’a pas son mot à dire.
Contre toute attente, le MEEDDAT (ex-ministère de l’Environnement…)
maintient pour demain le CNCFS (Conseil national de la chasse et de la
faune sauvage, au sein duquel les défenseurs de la nature sont très peu
représentés), au lieu de l’ajourner suite à l’incident majeur qui vient
de se produire.
Le 12 juin dernier, M. Charles-Henri de Ponchalon (Président de la
Fédération nationale des chasseurs) avait appelé toutes les fédérations
de chasse à boycotter le Crédit Agricole. Motif : cette banque est
partenaire d’opérations de protection de la nature avec la LPO (Ligue
pour la protection des oiseaux). Or, la même LPO est en train de
participer à la fameuse table ronde, dite « Grenelle de la chasse ».
Bref, le représentant des chasseurs ose appeler à boycotter ses
interlocuteurs en pleine négociation. Face à ce coup bas, M. Allain
Bougrain Dubourg, Président de la LPO, arrête le soi-disant dialogue
tant que la situation ne sera pas assainie. Ce qui permet à un
groupement de chasseurs (l’ANCGE1) de dénoncer le « refus du débat »
des écologistes ! Et de persifler sur Bougrain Dubourg, en
sous-entendant qu’il défend un sponsor. Rappelons qu’un Président
d’association est bénévole, et que le 1er juillet, le directeur du
Crédit Agricole a répondu poliment mais fermement à M. de Ponchalon que
la protection de la nature ne devrait pas être incompatible avec la
chasse, et s’étonne de ce manque d’ouverture.
On noie là l’essentiel. Pendant ce temps, on ne négocie pas des dates
de chasse, et le lobby obtient tout ce qu’il veut… L’ASPAS rappelle
donc que le CNCFS de demain n’a aucune valeur, et va valider les
arrêtés qui n’ont pas été négociés. L’association soutient Allain
Bougrain Dubourg dans sa volonté d’assainir la situation, et en appelle
à toutes les associations concernées à ne pas siéger dans un Conseil
qui nie tout esprit de concertation. Les protecteurs de la nature n’ont
pas à faire croire que les chasseurs sont capables d’un dialogue que
dans la réalité ils refusent. L’ASPAS dénonce la décision du MEEDDAT de
maintenir un Conseil truqué, ainsi que la fourberie des méthodes de M.
de Ponchalon : chantage et persiflage sont-ils les deux mamelles de la
chasse ?
1Communiqué de presse de l’ANCGE, Association nationale des chasseurs de gibier d’eau, 08 07 08.
Contact presse : Pierre Athanaze, Président de l’ASPAS
Tél : 06 08 18 54 55
Rémi Collange , chargé de communiction de l’ASPAS,
Tél : 04 75 25 10 00